Détails de l’article

L’expression de l’Islam politique trouve son fondement dans la pensée religieuse des pionniers du réformisme musulman consacrant, du coup, la prise en charge des préoccupations de l’Islam dans un monde sous domination impériale. Effectivement, vers la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, il était question d’un retour aux sources de l’Islam dans sa quintessence originelle et de contrecarrer la percée et la progression des courants impériaux incarnés par les puissances coloniales, qui cherchaient à implanter leurs idéologies au détriment des valeurs religieuses, notamment musulmanes. Sous ce rapport, l’avènement du réformisme musulman servira de cadre d’expression du salafisme renforcé par un wahhabisme qui fut développé par Ahmad Ibn Hanbal, Ibn Taymiyya et Muhammad ibn Abdel Wahhab. Le salafisme sera relayé par des réformistes comme Jamal Din Afghani, Muhammad Abduh et Rashid Rida. Au demeurant, le contexte géopolitique marqué par la fin du califat en Turquie et la situation politique des mandats britannique et français au Moyen-Orient laisseront place à l’avènement du mouvement des Frères Musulmans, sous la bannière d’Hassan al-Banna inspiré du salafisme-wahhabisme. Cependant, son assassinat en 1949 et l’arrivée de Sayyid Qutb en 1953 vont changer la donne politico-religieuse du mouvement, dont certains membres basculeront dans un radicalisme affirmé. Alors, l’analyse de ce double canevas chronologique et idéologique sera une des préoccupations fondamentales de cet article qui cherche à mettre en évidence l’impact du salafisme sur la conscience des nouveaux courants religieux comme les Frères Musulmans d’Egypte.